La dépendance affective : entre amour et mal être
- Marine GACHET
- 10 juil.
- 4 min de lecture
N’est ce pas magique d’avoir eu le chat de la portée le plus câlin et affectueux du monde ? Ressentir une réelle fusion avec son animal, signe d’un amour profond réciproque ? Je vous comprends mais si nous apprenons à connaitre le chat, nous nous apercevons au fil du temps, que derrière cette affection peut se cacher un grand mal-être.
Dans cet article, vous comprendrez qu’est ce que la dépendance affective, comment la reconnaitre et savoir quand agir pour que votre chat retrouve son indépendance, propre à son espèce donc essentielle à son bien-être.
Qu’est ce que la dépendance affective ?
Tout chat vivant en captivité avec l’Homme est dépendant de lui. Effectivement, il a besoin de nous souvent pour avoir de la nourriture, un moment ludique, sortir dehors…etc. Cette forme de dépendance normale, doit être présente le moins possible. Le chat est un animal solitaire et indépendant : deux conditions essentielles à son bien-être.
Nous humains sommes des êtres communicants et tactiles. Nous avons besoin de montrer notre amour par des gestes au quotidien : des regards, de la parole et des moments affectifs. Il ne faut pas oublier que même si le chat apprécie ses moments, il est important de lui demander son consentement avant. Nous associons le ronronnement du chat à un moment de plénitude mais ce n’est pas toujours le cas : « Comprendre et interpréter le ronronnement du chat ».
La dépendance affective arrive au moment où le chat ne voit sa vie que par l’humain ! Il le suit partout, miaule pour attirer son attention, se colle à lui sans cesse, souhaite un contact à longueur de journée, le fixe pendant un long moment à la recherche d’une interaction…etc. Ces chats sont souvent appelés : « chat glue, chat pot de colle ». Les humains sont la plupart du temps heureux de vivre avec un chat « si » affectueux, « si » câlin ! Mais le revers de la médaille n’est peut-être pas loin…
Quels sont les facteurs favorisant la relation fusionnelle ?
Les humains maternent leurs enfants, cet aspect de notre personnalité est dans nos gênes et lorsque nous voyons une boule de poils si mignonne, nous avons envie de lui donner tout notre amour ! Personne ne résiste devant un chaton de quelques jours ou de quelques semaines… le biberonner, l’envelopper de notre chaleur, quel bonheur ! Mais dans la vraie vie des chats, la maman au bout de 4 mois repousse ses chatons pour qu’ils prennent leur envol, leur indépendance, ce que nous humains ne faisons pas, donc nous ne créons pas cette coupure si essentielle au chaton !
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L’anthropomorphisme est une des principale cause de la dépendance affective puisque nous regardons le chat avec nos codes sociaux d’humains et non de chats. Nous leur attribuons des sentiments qui n’existent pas : la jalousie, la vengeance…etc. Cependant, le cerveau des chats manque de maturité pour qu’ils agissent ainsi. Nous les traitons comme des humains au lieu d’apprendre à connaitre l’espèce avec laquelle nous vivons.
Le chat qui vit sans accès à l’extérieur, dans un milieu pauvre en stimulation, sera plus enclin à devenir fusionnel avec ses humains, par ennui. N’ayant pas d’occupations, il se tournera vers les personnes du foyer pour trouver des activités. Il n’est pas rare de voir après une consultation, que le chat n’est pas si câlin finalement.
L’hyperattachement, est-ce un inconfort permanent ?
Être dépendant, attendre sans relâche : un geste, une parole n’est bon pour personne. Elle crée un inconfort au quotidien pour votre animal. L’attente perpétuelle de voir rentrer son être d’attachement crée un mal être important et ce n’est plus « mignon » quand nous nous plaçons du côté du chat.
Il existe deux formes de dépendance :
· La modérée : regard insistant, suis partout l’humain etc.
· D’intensité élevée : le chat est toujours en hypervigilance, ne dort pas correctement donc ne récupère jamais assez, il « vampirise » l’humain : constamment en demandes. Il ne s’alimente plus quand l’humain est absent.
Le chat va alors signifier son mal-être avec ses codes à lui :
Faire pipi partout dans la maison pour se rassurer car c’est une odeur très agréable pour lui,
Griffer des meubles ou des objets pour y déposes ses odeurs apaisantes,
Avoir des conduites agressives envers l’humain indisponible, miauler très fort la nuit car la solitude le stress beaucoup….
La plupart du temps, c’est à ce moment-là que nous faisons appel à un comportementaliste félin car la situation nous dépasse… En premier lieu, emmener votre chat chez le vétérinaire pour écarter toutes raisons médicales qui nuiraient à sa santé.
Aimer son chat oui, mais pas au détriment de son bien-être. Respecter l’animal avec lequel nous vivons est une belle preuve d’amour.
La dépendance affective est identifiable par le caractère excessif qu’elle dégage : « mon chat est trop collant », « mon chat ne me laisse pas respirer » … Votre animal vous montre par son langage qu’il existe un mal-être en lui. La relation entre vous deux se doit d’être équilibré pour avoir un chat bien dans ses pattes au quotidien. Il alternera entre des moments à lui et des moments d’échanges avec vous. Lui permettre de retrouver son indépendance est la clef du succès.
Si vous utilisez des superlatifs concernant votre animal alors il est temps de se poser les bonnes questions et de demander un accompagnement pour retrouver une sérénité au sein de votre foyer. Réservez dès à présent une consultation en comportement félin.
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